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COMMENT SAUVER LE GRAVELOT À COLLIER INTERROMPU, OISEAU DE BORD DE MER MENACÉ ?

Avis aux promeneurs ! Sur les plages de Bretagne, l’arrivée du printemps voit le retour du Gravelot à collier interrompu, un oiseau de bord de mer rare et menacé, très sensible à la présence humaine. Phare d’Eckmühl s’engage aux côtés de son partenaire Bretagne Vivante, pour vous en dire plus sur cette espèce d’oiseau nicheur. Comment le reconnaître ? Où peut-on l’observer ? Comment respecter son cycle de vie et de reproduction ?

Qui est le gravelot, comment le reconnaître ?

Le Gravelot à collier interrompu (ou Nouelig pikous en breton, nom scientifique charadrius alexandrinus, famille des Charadriidae) est un petit oiseau côtier limicole, c’est-à-dire qui fréquente les zones humides. Il affectionne les plages de sable ou de galets, les grèves et les marais, mais aussi les pelouses au sommet des falaises et les cordons dunaires, où il trouve les conditions idéales pour se nourrir et nicher.

Cet oiseau de rivage de petite taille (15-17 cm, 40-60 g, 42-58 cm d’envergure) est reconnaissable à la couleur de son plumage : blanc immaculé dessous (ventre et gorge), brun clair sur le dessus du corps, le sommet de la tête et les ailes. Il possède un bec droit noir, et de fines pattes noires également. Lorsqu’il prend son envol, on observe sur ses ailes une bande blanche contrastée, ou « barre alaire » pour les experts en ornithologie. 

Une espèce en danger

Inscrit sur la liste rouge des espèces d’oiseaux en déclin en Europe, le gravelot à collier interrompu est une espèce rare et protégée. On compte environ 1 500 couples nicheurs sur le littoral français, notamment le long des côtes bretonnes (230 à 235 couples recensés en 2020) mais aussi en Normandie et en baie de somme. Bruit, risque de piétinement, aménagement des côtes, changement climatique… Le gravelot est très sensible au dérangement humain et c’est là sa principale vulnérabilité. La période de nidification, d’avril à juin, est particulièrement délicate pour lui. 

La nidification, une période à haut risque

Dès les premiers jours du printemps, des groupes d’oiseaux adultes en âge de se reproduire quittent leurs quartiers d’hivernage (Europe du Sud, Afrique de l’Ouest) pour gagner les zones de nidification. Les plus précoces arrivent sur les plages de Bretagne vers le 20 mars. Les pontes s’étalent de mi-avril à fin juin. Chaque couvée compte 3 œufs en moyenne, qui seront incubés conjointement par le mâle et la femelle durant 3 à 4 semaines. La ponte est déposée sur le sable ou les galets, ou au niveau de la laisse de mer, ce qui rend les œufs quasi invisibles ! Le risque de destruction des habitats et des couvées est alors maximum. Les principaux dangers sont la submersion par les vagues – un risque accru du fait de la montée des eaux – le piétinement ou la prédation d’animaux sauvages (renard, corneille, corbeau et autres rapaces…). Quelques heures seulement après l’éclosion de l’œuf, le poussin quitte le nid : on parle d’espèce nidifuge. Les juvéniles prennent leur envol après 24 à 31 jours d’élevage. Ils sont alors très vulnérables.

Nid de gravelot

La nidification, une période à haut risque

Pour son régime alimentaire, le Gravelot à collier interrompu capture des invertébrés. Il se nourrit principalement de vers marins, de petits mollusques et crustacés échoués sur les plages, mais également d’araignées, de coléoptères, diptères et autres insectes. Il réalise ses captures principalement au niveau de la laisse de mer, cette bande de détritus déposée sur le haut des plages par les vagues à marée haute. Des débris naturels (coquillages, morceaux d’algues, os de seiches ou de calmars, bois flotté, etc.) s’y mélangent à des débris humains (morceaux de filets de pêche, déchets plastiques, etc.). Fait largement ignoré du grand public, la laisse de mer est à l’origine de la chaîne alimentaire littorale ! Abritant de nombreuses formes de vie, elle sert de garde-manger à de très nombreuses espèces littorales. 

Vous l’avez compris, chacun doit redoubler de vigilance lors de ses balades à la mer, et tenir en laisse son chien, durant toute la période de reproduction des gravelots. Une condition sine qua non pour contribuer à la protection de l’espèce, et plus généralement de l’écosystème fragile de nos plages !

Phare d’Eckmühl soutient Bretagne Vivante !

Conserver, protéger et responsabiliser, c’est tout le sens de l’action de Bretagne Vivante, dont Phare d’Eckmühl partage et soutient les engagements pour la préservation du littoral et la biodiversité.  En première ligne pour renforcer la population bretonne de Gravelot à collier interrompu et ses habitats, l’association et ses partenaires locaux mènent de nombreuses actions visant :

  • le suivi des populations : comptage des individus adultes et des oisillons, recensement des nids, suivi des poussins, baguage, etc.
  • l’information et sensibilisation du public, afin de mieux partager l’espace avec ces oiseaux rares et menacés.

Des efforts qui semblent payer, puisque à l’échelle régionale, les effectifs de gravelots se sont stabilisés depuis 3 ans, après une chute de 43 % entre 1984 et 2013 !

Sources / En savoir plus

Site officiel Bretagne Vivante

Ecoutez le chant mélodieux du gravelot et encore plus de détails sur oiseaux.net ! https://www.oiseaux.net/oiseaux/gravelot.a.collier.interrompu.html

Découvrez d’autres actions de sensibilisation et de sauvegarde de la biodiversité développées par Bretagne Vivante :