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Hommage à Anita Conti, pionnière de la pêche responsable

14|12|2022
Actus du Phare
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Connaissez-vous Anita Conti (1899 – 1997), la « Dame de la mer » ? Cette aventurière, amoureuse de l’Océan et des gens de mer, fut la première Française océanographe. Pionnière de la pêche durable, elle fit de Douarnenez son dernier port d’attache. Pour Phare d’Eckmühl, cela fait deux bonnes raisons de mettre en lumière son héritage, à l’occasion des 25 ans de sa disparition. Portrait.

Première Française océanographe

Issue d’une famille aisée, Anita Conti contracte dès l’enfance le goût de la mer et des voyages. En 1914, sa famille se réfugie sur l’île d’Oléron. L’adolescente y pratique la voile, part pêcher avec les professionnels et s’initie à la photographie marine.
Mariée en 1927 avec le diplomate Marcel Conti, elle vit à Paris, mais continue de se passionner pour les bateaux de pêche. Elle se documente, embarque sur des harenguiers ou voiliers-morutiers, et publie ses premiers articles relatant le quotidien des travailleurs de la mer.
Devenue une journaliste reconnue, elle prend part à plusieurs campagnes de pêche hauturière, dans l’atlantique Nord. Elle est la première femme à partager la vie des Terre-neuvas. A bord, elle dresse les premières cartes de zones de pêche, effectue des relevés de température de l’eau et de salinité pour étudier leur influence sur les écosytèmes et la ressource halieutique. Remarquée pour ses écrits, elle entre en 1934 à l’Office scientifique et technique des pêches maritimes et participe à plusieurs campagnes à bord du premier navire océanographique français.

Faire connaître les vertus nutritives du poisson

Pendant la seconde guerre mondiale, après avoir officié comme photographe sur les dragueurs de mines de la Marine nationale en Manche et en mer du Nord, la pêche étant impraticable en Atlantique Nord, elle part suivre le travail des pêcheurs français le long des côtes africaines. Découvrant avec eux des espèces de poissons nouvelles, elle cartographie là encore les zones de pêche, et documente les techniques de pêche locale. Mandatée par le Gouvernement d’Alger, elle dirige une étude sur les ressources halieutiques de l’Afrique de l’Ouest et le développement de la pêche artisanale en vue d’assurer la sécurité alimentaire des locaux. Pendant 10 ans, Anita Conti ausculte les fonds marins et les côtes (Mauritanie, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire…) et étudie la valeur nutritive des différents poissons. Impliquée auprès des populations locales, elle les aide à optimiser leurs méthodes de pêche et de conservation, contribue à l’installation de pêcheries et fumeries et expérimente l’aquaculture.

Militante pour une pêche responsable

Dès 1939, alors qu’elle navigue lors d’une campagne de pêche en zone arctique à bord du chalutier-morutier Viking, l’aventurière s’alarme déjà des milliers de tonnes de poissons pélagiques capturés et des prises accidentelles, dites aujourd’hui « prises accessoires » qui condamnent en masse crustacés, juvéniles et espèces non ciblées. Elle est la première à alerter ses contemporains sur les dégâts causés par la pêche intensive, qui mettent en danger les stocks de poisson et les écosystèmes et la nécessité d’une meilleure gestion des ressources halieutiques. Un point de vue visionnaire, à une époque où il n’était pas encore question de quotas, de surpêche et de durabilité.

Surnommée avec respect la « Dame de la mer » par la communauté des pêcheurs dont elle fut l’amie et l’infatigable témoin, Anita Conti nous a laissé un héritage immense. Ses quelque quarante mille photos documentaires, ses articles, conférences et ouvrages (dont ses deux chefs-d’œuvre, Racleurs d’océans et Géants des mers chaudes), composent un témoignage précieux sur l’histoire de la pêche mondiale, et les raisons pour lesquelles nous devons continuer nos efforts pour améliorer les ressources marines et en faveur de la préservation de l’Océan.

Phare d’Eckmühl, marque héritière d’Anita Conti

En tant que spécialiste des poissons en conserve responsable et bio, Phare d’Eckmühl fait tout pour perpétuer l’héritage d’Anita Conti. Pour preuve, c’est la première conserverie de France à déployer une démarche de Pêche Responsable certifiée par Bureau Veritas, organisme de contrôle indépendant. La présence du logo « Pêche responsable » sur nos boîtes garantit le respect de la ressource marine et des communautés de pêcheurs. C’est le cas pour toutes nos gammes Thon, Sardine, Maquereau et Foie de Morue… Vérifiez par vous-même !

Crédit photo : Archives de Lorient