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Projet Indigo : bientôt des filets de pêche biodégradables !

20|05|2020
Engagés
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A chaque marée, des morceaux de filets de pêche perdus au large déferlent sur les plages. Au large, cette pollution plastique affecte la qualité des eaux et la biodiversité marine. Pour y remédier, des chercheurs de l’Université de Bretagne Sud travaillent à la mise au point de filets de pêche biodégradables.


Un nouveau plastique vert INdIGO

Selon l’Onu, 640 000 tonnes de matériels de pêche sont perdus ou abandonnés dans les océans par l’industrie de la pêche, révélait Greenpeace dans un rapport publié en novembre 2019. Pour la seule zone France Manche Angleterre, corridor européen hautement fréquenté, les engins de pêche représentent 27% des déchets marins perdus chaque année. Or, ces matériels en plastique très résistant d’une durée de vie estimée à plusieurs centaines d’années, continuent à piéger ou étouffer les animaux marins. Le phénomène, connu sous le nom de « pêche fantôme », affecte gravement la biodiversité marine. D’où l’idée de concevoir du matériel de pêche en bioplastique. C’est l’objet du projet européen INdIGO (INnovative fIshing Gear for Ocean) piloté par l’Université de Bretagne Sud et présenté à Lorient en février dernier. « Contrairement aux plastiques traditionnels, la structure du plastique biodégradable a une liaison très sensible à l’eau et aux UV. Cela conduira à la réduction de sa taille et il pourra être ingéré sans danger tout au long de la chaîne alimentaire », explique Morgan Deroiné, coordinatrice du projet et ingénieure de recherche à l’institut régional des matériaux avancés (IRMA).

Pêcheurs et conchyliculteurs associés à la démarche

Fruit d’un partenariat franco-britannique entre six instituts de recherche et quatre partenaires industriels, ce projet innovant couvre l’ensemble de la filière de production du filet de pêche, de la formulation du matériau bioplastique aux analyses technico-économiques en passant par l’élaboration des prototypes de fils et les tests.

Pour bien cerner leurs besoins et faciliter l’adoption du futur produit lors de son lancement, les pêcheurs professionnels seront associés dès l’amont du projet, pour mettre en évidence les plastiques les plus utilisés, ceux qui génèrent le plus de déchets et recueillir les besoins des professionnels. Ces consultations préalables permettront d’établir le cahier des charges de nouveaux matériels biodégradables mais adaptés aux attentes des pêcheurs et compétitifs.

Recycler et sensibiliser

Le projet INdIGO comporte également un volet préventif. Il s’agit d’identifier en amont des filières de recyclage et d’optimiser la collecte des déchets en vue de leur valorisation. Également dans la ligne de mire des chercheurs, la sensibilisation du grand public à la pollution plastique en mer. Une application grand public de géolocalisation est en cours de développement par l’Ifremer. Baptisée « Fishandclic », elle permettra à tout usager de la mer – qu’il soit pêcheur, plaisancier, surfeur, plongeur ou simple promeneur –  de signaler les engins de pêche flottants ou échoués.